Témoignages de participants

Retrouvailles 22-23 mai 2015

J’ai fait un séjour au Guaté: du 16/03 au 13/04.  Je viens vous donner des nouvelles de mon 10e séjour… Si vous n’êtes jamais allés, ça va vous donner une idée sur comment ça se passe.

Si vous êtes déjà allés, ça va vous rappeler des bons souvenirs.

Avant j’envoyais une lettre à ma femme…  Cette année, avant de partir, j’ai eu une tablette en cadeau… Ma femme m’a dit : « profite de ton séjour pour te faire montrer comment ça marche et envoie-moi des courriels. »

Dès la 1ère semaine, j’ai réussi à écrire 2 courriels : un à ma femme = courriel très affectueux, très amoureux :

  • « Déjà je m’ennuie de toi…  J’ai hâte de te retrouver… L’absence me permet de réaliser combien je t’aime… Je pense à toi. »

J’ai mis le paquet!

L’autre courriel, à ma voisine pour la remercier d’être venu me conduire à l’aéroport, vu que ma femme était empêchée…

Le problème : c’est que j’ai pas envoyé le bon courriel à la bonne personne!

Si vous me permettez, je vais vous lire des extraits des courriels que j’ai envoyés à ma femme.

2e courriel : (31 mars 2015)

Bonsoir Madame,

Au début, j’écrivais : « Bonsoir mon Minou! »; elle m’a dit qu’elle n’aimait pas ça… J’ai essayé : « Bonsoir ma minounne »; elle m’a demandé si j’écrivais à notre chatte…  J’ai essayé : « … ma pitoune… ma coucoune… ma foufoune »… Elle m’a dit : « pourquoi pas ma « bizounne » un coup parti »   … Avec « Bonsoir Madame » c’est « safe ».  Je suis sûr de ne pas me tromper.

Bonsoir Madame,

C’est la 1ère fois, depuis que je suis ici que j’ai du temps à perdre.  Alors, j’en profite pour t’écrire…

Comment vas-tu?  J’espère que mon voyage au Guaté te fait du bien et que tu en profites pour te reposer et pour t’épivarder… (Je ne sais pas au juste ce que ce verbe veut dire, mais je trouvais que ça sonnait bien.)

Moi, ça va très bien.  Je suis très occupé, tellement que je ne me suis pas ennuyé de toi du tout… J’espère qu’il en sera ainsi jusqu’à la fin de mon séjour.

Je suis arrivé au Guaté lundi le 16 mars dernier; deux coopérants de la Casa nous attendaient à l’aéroport. L’un deux, Pierre, se présente comme le Directeur de la Casa.  La lourdeur de la tâche lui a, semble-t-il, fait perdre tous ses cheveux.  Il n’a plus un poil sur la tête, il ne semble pas avoir perdu la tête!...  L’autre, Michel, qui l‘accompagne, au contraire, a une abondante de longue chevelure, qu’il renvoie vers l’arrière à tout moment, sinon les cheveux lui cachet la face.  Il ne semble pas avoir pensé à porter un chapeau ou à mettre des épingles à cheveux.  Les deux ont une gueule sympathique.

En arrivant à la Casa, Carlos nous accueille.  Il s’est laissé pousser une tresse de cheveux dans le dos.  Je commence à me sentir anormal avec ma coupe de cheveux standards… J’ai hâte de rencontrer le Padré pour voir sa nouvelle coiffure!...

On nous invite, les 8-9 nouveaux arrivants à monter à la « salle à manger », où on nous reçoit avec un verre de vin ou un verre de jus de fruit… On a tous pris du jus de fruits, rapport qu’il n’y avait plus de vin…

Puis, on nous a expliqué les coutumes de la maison, les règlements, et la nouvelle façon de faire la vaisselle qu’on peut résumer en 3 opérations.  Premièrement,  jeter les restants de votre assiette dans la bonne poubelle… ce qui va aux lapins de Chacalte… aux chiens de Palentia (à ne pas mêler avec ce qui va au chien d’Ingrid)… ce qui va aux quêteux… au compostage… aux vidanges… etc … L’autre soir, il me restait deux noyaux de papaia dans mon assiette;  ça m’a pris du temps à savoir dans quel récipient ça allait… personne ne le savait et le responsable était absent.  Finalement, j’ai pris une chance avec le contenant des quêteux….mais je me suis couché à 10 :15hrs.

Deuxièmement, bien essuyer votre assiette avant de la laver… et troisièmement, laver votre assiette et l’essuyer de nouveau mais cette fois avec un linge mouillé… Le lendemain matin, par mesure de prudence, la plupart d’entre nous relavent la vaisselle qu’ils utiliseront pour déjeuner.

Au souper, chacun des nouveaux a été invité à se présenter en disant quelques mots de ses talents et de ses motivations.  Pour ma part, je n’ai pas parlé de mes talents pour ne pas prolonger indûment la réunion et surtout pour ne pas m’exposer à devoir travailler trop fort pendant mon séjour… Mais j’ai été surpris!  Dans ce groupe, les gens n’ont pas beaucoup de talents… en tous les cas, pas autant que moi… ou bien, ils ont beaucoup d’humilité et beaucoup de respect pour les autres en n’affichant pas leurs richesses et leurs ressources.  Je pense que c’est surtout ça! 

Quant à mes objectifs, je leur ai expliqué en avoir trois :

  • 1er – Maigrir et bien manger!  Je pense que ça va surtout être maigrir.
  • 2e – Me procurer un repos bien mérité et une cure de silence, ce qui est de plus en plus difficile à la maison… à cause de mes trop nombreuses activités… mais après 15 jours ici, je réalise que je suis mieux d’oublier ces objectifs… je pense que c’est surtout toi qui pas profiter d’un repos…
  • 3e – Participer aux cérémonies de la Semaine Sainte, en évitant de me faire voler mon portefeuille ou de me blesser dans la rue.  Tu te souviens que c’est ce qui m’était arrivé lors de mon dernier voyage ici.  Le Padré Roger aussi on avait été blessé tous les deux à la tête…je pense que lui ne s’en est pas encore complètement remis…mentalement…

Parlant du Padré, au souper, il nous a adressé la parole… toujours aussi dynamique, aussi blagueur, aussi charmant.  Il nous a expliqué comment au cours de l’année 2014, il a miraculeusement échappé au cancer de la prostate… Il attribue sa guérison à 3 facteurs :

  1. La prière des enfants, des pauvres et des vieilles femmes à qui Dieu ne peut rien refuser… Autant dire qu’il n’y a pas grand monde de Casira qui on prié pour lui…On est pogné pour l’endurer!
  2. L’implantation de pépites d’or dans la prostate; y paraît que ça éloigne le cancer.  Roger affirme avoir plus de valeur qu’avant, ce qui l’a incité à hausser sa police d’assurance-vie.  La compagnie d’assurance enquête au cas où il y aurait surévaluation.
  3. L’injection d’hormones féminines pour balancer son équilibre hormonal… Plusieurs ont remarqué que depuis ce temps-là, il est plus souvent d’humeur instable et imprévisible… qu’il dit avoir des chaleurs… qu’il rit pour rien… qu’il est plus susceptible, qu’il achète souvent des choses inutiles le mardi matin quant il fait le marché… et surtout, qu’il parle sans arrêt… tu te souviens que déjà il parlait beaucoup, mais au moins il disait quelque chose… tandis que là!... Les médecins avaient prédit que ça prendrait une couple de mois pour que l’équilibre hormonal se refasse…   Mais là, ça fait déjà 8 mois!... La compagnie d’assurance a ajouté deux nouveaux enquêteurs sur son enquête…

3e courriel du 6 avril

C’est déjà ma 3e semaine au Guatemala. Je travaille au chantier de « la Fraternidad »… Je suis le seul homme avec 5 femmes… En fait, on m’a demandé d’aller jeter un coup d’œil sur ce chantier…  Je dois dire que je suis même surpris, émerveillé, édifié que des femmes réussissent à travailler autant… sans qu’on ait à leur pousser dans le dos.  Autant d’énergie, de force, de constance dans le travail de la part des femmes, je ne pensais pas que je verrais ça de mon vivant… Si tu avais la chance de voir ces femmes… ça t’aiderait… Ça te permettrait de voir combien tu es vaillante!...  Aujourd’hui, deux femmes m’ont demandé de les aider à grimper dans l’échafaudage qui est chambranlant… c’est délicat… dois-je les pousser ou les retenir… avec la pelle ou avec le râteau?... Je décide de fermer les yeux et je commence à les soutenir…

Ca va bien… quand soudain, bang… je reçois une méchante claque sur la gueule… j’ouvre les yeux… C’est Victor l’albanil qui est en train de grimper et je le tiens par les cuisses… je ne savais pas qu’il n’avait pas besoin d’aide.  Un peu plus tard, une autre femme me demande de lui « starter le grinder » qu’elle tient contre elle… Comment faire?... Je ferme les yeux pour réfléchir comment peser sur le « starter »… sans rien accrocher au passage… Impossible!... J’ouvre les yeux et… j’appelle Victor.

J’ai remarqué que, cette année, sur les chantiers, en général, les hommes travaillent beaucoup moins que les femmes…  Par contre, ils travaillent beaucoup mieux… quand le chef de chantier est une femme…

C’est bientôt la fin de mon séjour.  J’aurais beaucoup d’autres anecdotes à te raconter, dont je te parlerai de vive voix.

J’ai fait, une fois de plus, un séjour extraordinaire.  Mes collègues  de séjour ont rechargé mes batteries… elles sont pleines de joie… d’affection… d’amitié partagée… de patience… de compréhension… de gentillesse… d’énergie donnée et reçue… Je devrais être bon pour t’endurer un bon bout de temps.  Je suis content de t’avoir permis de te reposer pendant un mois et j’espère que tu l’apprécieras.  Mais surtout, j’espère que je vais réussir à partager généreusement avec toi, chaque jour, un peu de l’amour que j’ai reçu ici.

Veuillez agréer, chère Madame, l’expression de mes sentiments distingués.

Gilles David

(Traitement de texte sur ordinateur : Colette Leclerc)

 

Retrouvailles à Trois-Rivières

23-24 mai 2014

Cette année, on célèbre le 15e anniversaire de la présence de Casira au Guaté, donc depuis 1999.  Pendant ces 15 ans, j’ai eu le plaisir le participer au projet Amistad-Guaté une dizaine de fois, depuis 2003, comme bénévole (coopérant).

J’ai pensé que ça vous plairait que je vous raconte certains bons souvenirs de mon premier séjour ici, en 2003… ça sera sans doute plus intéressant pour les plus vieux « les vieux de la vieille » - et instructifs pour les plus récents bénévoles. Je vous lirai donc des extraits de la première lettre que j’ai envoyée à ma tendre moitié, en 2003, lettre dans laquelle je lui communique mes impressions et des informations sur la vie qu’on mène ici, à la Casa.

Avant de commencer, je dois vous dire qu’à mon arrivée, lors de ce premier séjour, on m’avait assigné une place au dortoir, lit du haut bruyant... Seul homme parmi 8-9 femmes.  Il y avait là « plusieurs créatures » bien avantagées par la nature… ça m’avait surpris un peu…. Au point de me demander : « C’est-y un test qu’ils me font passer pour voir de quel bois je me chauffe?... Mon coefficient de rendement?... ou bien un mandat de surveillance qu’on me confie?... Ça m’avait surpris un peu… Non pas que je ne me « trustais » pas, mais les autres?... Je ne vous cache pas que les premières nuits,  j’ai dormi nerveux, tendu, les nerfs en boule… pour ne pas dire bandés…

Guatémala

1ère lettre en 2003

 « Bonsoir mon Amour.  Je vis une expérience extraordinaire… je t’écris pour te rassurer : on m’a placé au dortoir… c’est la première fois depuis le début de notre mariage que je couche avec plusieurs femmes…  ne t’inquiète pas, la plupart semble bien élevées et ont une tenue correcte… mais, comme me disait ta mère : « avec les femmes on ne sait jamais : regardez ma fille!...   En effet, on ne sait jamais ce qui peut arriver avec une femme ; une ou l’autre peut être somnambule… ou faire un cauchemar… ou prendre ses rêves pour la réalité… Mais ne t’inquiète pas, je les surveille… et je suis aussi réservé et aussi tranquille ici que je le suis avec toi depuis plus de 20 ans. Le premier soir, quand j’ai mis mon pyjama, elles étaient toutes émerveillées… par ma délicatesse, ma discrétion et par mon innocence.

Je couche au 2e étage du lit superposé.

L’autre nuit, une des planches qui remplacent le sommier s’est décrochée et est tombée sur la hanche de ma co-litière du bas… elle s’est réveillée en criant.  J’ai sauté en bas du lit… je me suis excusé…. J’avais à peine commencé à lui faire un massage sur la hanche… vlan… j’ai reçu quelque chose en pleine face… sur le coup j’ai pensé que c’était une deuxième planche qui se détachait… non! C’était sa main… j’ai compris que je n’avais pas eu une bonne idée… Elle n’aime pas les massages…  Pour détendre l’atmosphère, je lui ai dit : « Ne t’en fais pas, c’est juste une pratique ; la prochaine fois je ne te manquerai pas» Vlan!  J’ai encore reçu quelque chose en pleine figure… son autre main.

Mercredi matin, je suis allé faire le marché avec le Padré… Cet homme est infirme : on ne lui a pas appris à marcher… il ne sait que trottiner, courir, se faufiler… mais, il a un sens de l’équilibre extraordinaire… je veux dire physiquement… mentalement, je ne sais pas encore!... Mais il paraît que mentalement, psychologiquement, il est encore plus fort que physiquement!  On verra bien! On dit qu’il est capable d’épuiser une foule.  Mais, si je retourne faire le marché avec lui, je l’attache au carrosse et je lui donne 10 à 12 pieds de corde.

Dans l’après-midi de ce même jour, on a eu une réunion d’informations pour les nouveaux… réunion animée par la Directrice du Camp.  C’est là que j’ai eu la preuve que c’est un camp très bien organisé…  elle nous a tout expliqué ce qu’il faut faire et surtout ce qu’il ne faut pas faire… par exemple :

  • Après le repas, on lave nous-mêmes notre vaisselle sale mais d’abord, il faut jeter les restants dans le bon bac de récupération et il ne faut pas se tromper…  il y a le bac pour les chiens… le bac pour les poules de Hogar Shalom… le bac pour les lapins de la ferme… le bac pour le compost… enfin le bac pour les  déchets non bio – dégradables…  Si on se trompe, faut tout recommencer.   Je te dis qu’on ne laisse pas grand chose dans notre assiette… Quand notre assiette est vide, là il faut l’essuyer comme il faut avant de la laver…  Quand elle est bien essuyée et bien propre, on la plonge dans 3 eaux différentes : d’abord une eau grasse et chaude mais plus grasse que chaude… puis un bac d’eau de javelle… enfin on la  rince à l’eau froide.  On termine en l’essuyant avec un linge mouillé.

 

  • Elle nous a ensuite expliqué le système des toilettes, i.e. où, quand et comment aller aux toilettes… Par exemple, dans mon cas, je couche au dortoir du 1er étage… là on est une quinzaine de bénévoles, il n’y a qu’une seule toilette et je suis le dernier arrivé.  Alors, je dois aller aux toilettes au 3e étage, sur la terrasse où il n’y a que 2 chambres mais 3 toilettes.  Par contre, je peux y aller quand je veux, sauf la nuit… Si j’ai bien compris ses explications, quand on va aux toilettes, on ne tire pas la chasse d’eau automatiquement… ça dépend…. “ If it’s yellow let it smellow... if it’s brown, flush it down…”  Mais c’est compliqué pour les daltoniens comme moi… Mais surtout, elle nous a expliqué que pour des raisons d’hygiène et de protection de l’environnement, il ne faut jamais, au grand jamais, jeter le papier hygiénique dans le cabinet d’aisance. Mais elle ne nous a pas dit comment en disposer. 

 

Vendredi soir dernier, quelques jours après mon arrivée, on a eu une réunion très explosive.  Habituellement, la réunion hebdomadaire a lieu le lundi soir, mais là, les  responsables de la Casa ont convoqué une réunion spéciale pour faire des mises au point.  Je te dis que les  bénévoles se sont fait ramasser et enguirlander par ordinaire.  Apparemment, ça fait 5-6 fois que les  responsables leur expliquent les règles, les coutumes, les façons de faire concernant entre autres :

  • les toilettes (quand « flusher », où jeter le papier, comment se laver les mains, après et non avant)
  • la vaisselle (quand l’essuyer, comment la laver, pourquoi se laver les mains avant et non après)
  • les douches… les frigidaires… la sécurité… etc.  Enfin, tout y a passé!

Malgré des explications très claires et répétées depuis plusieurs fois, il semble que les coopérants n’ont pas encore compris… Ils refont les mêmes erreurs, les mêmes oublis, les même négligences…

Sur le coup, j’ai pensé que j’étais tombé dans un groupe dont le quotient intellectuel n’est pas fort fort, quelque chose comme des lents intellectuels… Faut dire que les 2/3 du groupe est composé de femmes… Donc le tiers qui reste ce sont des hommes qui de façon générale ne s’intéressent pas à ces questions d’hygiène, de propreté, de lavage de vaisselle, d’obéissance à des règles de conduite… j’ai fini par comprendre que c’est surtout à eux que s’adressaient les  remontrances… mais comme ils n’écoutaient pas, les responsables se sont surtout adressés aux femmes.

Travail et les chantiers

Je commence ma 3e semaine de travail sur les chantiers.  C’est très intéressant et très bien organisé.  Ce qui m’a surpris le plus, c’est le nombre de « boss » qu’on a sur les chantiers… À tout moment, il y a quelqu’un (une) qui vient t’expliquer quoi faire et comment faire… ce qui nous oblige à recommencer plusieurs fois la même job mais, on est assuré qu’elle est bien faite.

Règle générale, sur les chantiers, les femmes ne font pas grand-chose… de différent des hommes.  La seule différence d’avec les hommes, c’est qu’elles parlent en travaillant alors que les hommes arrêtent de travailler pour parler.

Une autre grosse différence, c’est que les femmes ont plus facilement accès aux jobs non fatigantes comme la cuisine… alors qu’on réserve aux hommes les jobs plus stressantes et plus épuisantes comme conduire les véhicules. 

Une autre chose qui m’a surpris sur les  chantiers, c’est l’ardeur au travail, la débrouillardise et la rapidité manifestés par les bénévoles.  Tout le monde veut travailler.  L’autre jour pendant que je me préparais du coulis, quelqu’un a pris ma spatule et mon éponge… la personne me les remet mais je dois les nettoyer.  Pendant que je les nettoie mon coulis disparaît.

Je décide de faire de la peinture; je vais chercher un pinceau et un bocal… Par délicatesse je me détourne pour me moucher, quand je me retourne, pinceau et peinture ont disparu…

Heureusement que les responsables nous ont prévenu contre les risques de vol sur la rue et la place publique.

J’aurais encore beaucoup de choses à te raconter, qui sont arrivées depuis les deux semaines que je suis ici.  Mais, il se fait tard.  Une de mes co-chambreuses vient me dire qu’elles ferment la lumière dans 2 minutes et qu’elles barrent la porte.  Si je ne vais pas me coucher tout de suite, ce sera comme chez nous... je devrai aller coucher dehors…

Je termine en te disant que malgré tous les inconvénients, j’aime beaucoup ça ici… et je te remercie de m’avoir encouragé à faire ce voyage qui, je l’espère, te fait beaucoup de bien et te permet de te reposer.

Alors, Bonsoir et Bonne Nuit et je t’embrasse tendrement du bout des lèvres… Veillez agréer, chère Madame, l’expression de mes sentiments distingués,

Votre mari, Gilles David

(Traitement de texte sur ordinateur : Colette Leclerc)

 

Lettre d'un participant, le 7 avril 2013

Guatémala, Despidida,

C’est mon huitième séjour... J’étais pas censé venir ici...

Quand j’en ai parlé à ma femme, elle m’a dit : qu’est-ce que ça va te donner? Pourquoi tu vas là? Tu n’as plus rien à apprendre.

J’ai répondu : Roger m’a invité personnellement…. Il a insisté…. À son cinquantième, il m’a dit : « tu es bienvenu n’importe quand… Pas nécessaire de passer par Thetford.  Tu m’appelles directement et je vais faire le nécessaire pour que tu sois reçu avec toute la considération due à ton âge et tous les égards dus à ta personne… »

…J’ai imaginé que j’aurais une chambre sur la terrasse en haut… qu’il ferait monter le fauteuil rouge de la cuisine… qu’il mettrait une vannette à ma disposition… que je travaillerais à peine i.e. soit à la cuisine, soit avec Jean Yves ou avec Carlos… la belle vie!

Quatre semaines de vacances … tranquille… la paix…

Ce fut très différent de ce que j’ai imaginé!  À peine arrivée à la casa, on croise Carlos dans l’entrée.  Roger lui dit en me montrant : »Regarde ça Carlos, qui vient d’arriver! » « Ça »… j’ai pensé : « il ne se souvient plus de mon nom!... Mais ce n’est pas possible, son cerveau est un ordinateur! Il a plutôt voulu dire : « ça » au sens de  l’invité de marque, le personnage qui va rehausser le standing du groupe?

Je vous lis maintenant la lettre que j’ai envoyé à ma femme.

Bonsoir mon bel amour,

C’est moi Gilles, ton mari qui t’écrit du Guatemala…. (Je lui dis ça pour m’identifier parce que ça va peut-être la surprendre que je commence en disant « mon bel amour »; est pas habituée…)

Je t’écris du Guatemala pour te donner des nouvelles de mon voyage ici… dont j’espère que tu es contente et qui j’espère te fait du bien.

Cette année, j’ai surtout travaillé au chantier « la Fraternitad »… qui est un collège comme les petits séminaires qu’on avait au Québec, qui instruit des garçons de familles pauvres qui songent à devenir  de futurs prêtres.  Ici au Guatémala, on est en pleine pratique religieuse de masse comme au Québec, il y a 50 ans.

Je travaille donc au chantier « la Fraternidad ». On est en train de rénover une partie qui avait été abandonnée.  On refait le toit, les toilettes, la plomberie, l’électricité, la peinture, etc.  On travaille très fort  mais chacun à son rythme et selon ses forces.  La plus part du temps,  je les regarde faire et je les encourage.  Pour leur part, les femmes ne font pas grand-chose… de différents des hommes…

En 2002, on partait pour les chantiers vers 6hres45 et on arrêtait de travailler à 14hres et parfois à 14hres30.  Cette année, on partait à 7hres15 et on arrêtait à 12hres30 si le thermomètre était en dessus de 30 degrés C.  Au dessus de 30 C., on coupait 15 minutes de travail par degré de chaleur.  Une journée, on a fini de travailler à 9hres15.  On avait de très bonnes conditions syndicales sur ce chantier.

Les coopérants qui n’ont pas une grosse santé ou sont malades, ceux qui pourraient êtres paresseux et ceux qui ont une petite constitution sont placés soit à la cuisine, soit au Baratillo, soit dans les tâches administratives.  C’est là qu’on retrouve surtout ceux qui parlent tout le temps.  Heureusement que le syndicat les protège.

En 2002, en revenant de travailler, on se mettait en ligne pour les douches, il n’y avait que 3 douches.  En 2002, on demandait aux femmes le silence jusqu’à 16hres30 par respect pour les hommes qui faisaient une sieste.  Il n’y avait pas de jardin dans ce temps-là… aujourd’hui, ça parle, ça parle, ça parle… Tout le monde parle et il n’y a plus personne pour écouter… Tu m’as déjà expliqué que c’est à cause du mouvement de libération des femmes que ça force les hommes à parler plus.

Par contre beaucoup d’affaires ont changé pour le mieux depuis 10 ans… :

  • Roger ne donne plus le cours d’espagnol comme avant, il a engagé une jolie professeure, Ingrid.  J’ai lâché le cours… je ne suis pas capable de me concentrer… je suis trop fatigué par le travail…!

 

  • Tu devrais voir ça, l’ambiance à la Casa : beaucoup d’entraide, beaucoup de complicité, beaucoup de générosité… j’ai rarement réussi à faire ma vaisselle, pis mon lavage.

 

  • La nourriture est encore meilleure que lorsque tu travaillais à la cuisine : repas bien préparés, régime bien balancé, j’ai probablement maigri.  On a une cuisinière en chef exceptionnelle assistée d’une équipe bruyante et hyperactive.  Je me demande comment elle fait pour garder le contrôle, elle réussit à les faire travailler en silence… Mais, elles se reprennent le soir.

 

  • On a aussi des chefs de chantier non seulement compétents mais très humains.  La preuve, c’est que les femmes ne travaillent pas forts sur les  chantiers… tout comme les hommes, d’ailleurs.  Pas nécessaire d’être très malade pour avoir congé.

 

  • Une autre affaire qui s’est beaucoup améliorée,  c’est la sécurité dans les rues.  Il y a beaucoup plus de polices qu’avant et quasiment plus aucuns voleurs ni de « pick-pokets ».  Faut être très malchanceux pour se faire prendre… Même chose pour les blessures : si par chance on se blesse, on a beaucoup d’infirmières très dévouées à notre chevet.   Lors d’une procession, Roger a reçu, sur la tête, un morceau de bois ayant la forme et la grandeur d’une guitare.  Malheureusement, le morceau de bois s’est cassé en deux.  Roger a été hospitalisé et a reçu 32 points de suture.  Le chirurgien a brisé 22 aiguilles… on a craint pour lui un peu mais, il ne semble pas qu’il en gardera des séquelles mentales graves.

 

  • Une autre amélioration : figures-toi qu’ils ont organisé deux soirées-causeries … des plus intéressantes.  Le coût d’entrée était assez élevé mais, ils ont eu la bonne idée de mettre ça gratis pour les 75 ans et plus.

 

  • Finalement, je suis bien content d’être venu au Guatemala et je suis aussi content de te retrouver.  Et pour répondre à ta question : « Pourquoi tu vas là? »  Qu’est-ce que ça va te donner? »  Voici ce je pense :

 

  • En venant au Guatemala, ça me permet de retrouver, de revivre ce que j’ai connu dans mon adolescence, chez les Scouts et au Camp du Collège dans les années 50 : une expérience d’entraide, de solidarité, de débrouillardise, de plaisir, d’amitié et ça me fait du bien…  En psycho on appelle ça une régression.

 

  • J’aime participer aux Processions de la Semaine Sainte parce que c’est du grand théâtre religieux, populaire et je trouve ça beau. Dommage qu’on n’ait plus ça au Québec (Fête-Dieu, St-Jean-Baptiste, chemin de la Croix à l’Oratoire – film Jésus de Montréal).  Aussi parce que ça rejoint un fond religieux en moi, des vestiges de foi que j’essaie de garder vivante.

 

  • Enfin, venir ici, c’est pour moi une cure de détachement, une pratique intense de détachement.  Car, vieillir pour moi, c’est apprendre progressivement à se détacher… se détacher de son confort, de ses habitudes, de ses opinions, de sa façon de voir… de sa santé, de ses forces physiques et autres, de sa résistance, de ses pouvoirs.  Se détacher mais rester vivant, actif, entreprenant.

Bon!  J’ai hâte de te retrouver et de retrouver le silence qui nous permet de dire tant de choses et d’avoir des réponses à nos questions.

À bientôt! Un gros bisou! Gilles

 

50e anniversaire de prêtrise de Padre Roger Fortin

Le 2 et 3 juin 2012

Lecture de la vie Sainte… édifiante… exemplaire del Santo Padre Roger Fortin… (romancée et enrichie).

En l’année mémorable de 1939, dans le petit village modeste et isolé de Ste-Germaine Station, parmi les chants d’allégresse et d’exultation, des Chérubins, des Séraphins, des Péruviens, des Brésiliens, des Eastbronghtonniens et des autres humains… naquit le petit Fortin.

Sa mère fut miraculeusement délivrée à son huitième mois de grossesse car elle ne pouvait plus supporter qu’il bouge autant dans son ventre.  Il était déjà gros, rond et dodu et pesait alors plus de 10 livres. 

Le petit Fortin bientôt prénommé Roger, connut une enfance quasi normale : à 3 mois, il parlait déjà… à 6 mois il chantait, à 9 mois il marchait, 3 jours plus tard, il courait.  Surprise, sa mère consulta un pédiatre qui lui dit de ne pas s’inquiéter : cela se corrigerait bientôt… Il se trompait! Il ne marchera plus jamais.

À l’âge de trois mois, ses parents l’amenèrent au temple de la paroisse pour le montrer au vieux curé, qui, le soulevant à bout de bras, s’écria : « cet enfant est béni de Dieu et appelé à faire de grandes choses. »  Mais en le remettant à sa mère, il lui frappa la tête sur le bord de l’autel, le petit Roger grimaça mais il ne pleura pas.  Consulté, le pédiatre déclara : « Rien de grave, mais il restera avec la tête dure toute sa vie! »  Il ne se trompait pas!

À l’âge de 12 ans, lors d’un pèlerinage à Ste-Anne-de-Beaupré, ses parents le perdirent dans la foule, il marchait trop vite pour eux.  Ils le retrouvèrent 3 jours plus tard, discutant et tenant tête aux Sulpiciens, aux Franciscains, aux Capucins, aux Bénédictins, aux Dominicains et à tous les politiciens de ce monde.

Sa mère lui dit : mon fils, pourrais-tu marcher moins vite, ton père et moi nous te courrons depuis 3 jours.  Il répondit : « Impossible! Je suis pressé de m’occuper des choses de mon père céleste et de partir bientôt vers d’autres pays, pour le Paraguay! »

Quelques années plus tard, il devint prêtre.  Très vite, il eut quelques initiatives audacieuses et avant-gardistes.  Là où il passait, ça bougeait!

Puis son évêque, à bout de souffle, lui offrit d’aller en mission en Amérique du Sud, il accepta.  Son évêque fût très soulagé et guérit rapidement des troubles anxieux et dépressifs dont il souffrait.

Quelques 12 années plus tard, étant perçu comme un élément révolutionnaire en Amérique du Sud, il fût renvoyé au Québec.  Il y restera.  Son évêque retomba aussitôt en dépression.

Puis avec quelques collaborateurs, il fonda Casira, un organisme de développement et d’aide humanitaire en Amérique Latine, où il travaillait et voyageait six mois par année.  C’était la période de l’année qu’il aimait le plus!... son évêque aussi…

Pendant cette période guatémaltèque, le Père Fortin continua d’être actif, initiateur et très impliqué socialement.  Ainsi, à titre d’exemples, il fonda et dirigea entre autres : 

  • Une agence de voyage
  • Une flotte d’autobus
  • Un bureau de douane et d’importation de matériel recyclé
  • Un magasin familial de vêtements usagés
  • Une clinique dentaire
  • Une agence de rencontres matrimoniales
  • Une coopérative agricole
  • Une pisciculture
  • Un centre d’apprentissage de métiers
  • Une auberge de jeunesse à Rio-Dulce
  • Et quelques hôtels en divers pays…

C’est au cour de cette période qu’il commença à faire des miracles.  En l’an 2000, au début de l’aventure au Guatemala, un soir, les cuisinières Lucette et Rose viennent le voir et lui disent : « Padre, nous n’avons plus de vin pour le souper! » Regardant alors intensément la cruche d’eau minérale, il leur dit : « servez ce breuvage! »  Encore peu expérimenté, il obtint un vin clair et velouté, mais plus clair que velouté.  On n’en but pas beaucoup.  Lucette et Rose le donnèrent alors à Carlos qui le vendit aux nouveaux arrivants.  À partir de ce jour, plusieurs coopérants cessèrent de payer le vin qu’ils achetaient à la Casa.

Au début des années 2000, il surmonta miraculeusement trois tentatives de vols à main armée.  Lors du premier hold-up, au sortir d’une banque, l’assaillant visa la tête… la balle ricocha… l’assaillant ne savait pas qu’il avait la tête dure…

Lors du 2e hold-up, à l’occasion d’un voyage vers Tikal, plusieurs bandits interceptèrent la mini-vanne.  Le Père Fortin argumenta avec eux et s’offrit comme otage en échange de la libération des passagers.  Ils refusèrent… ce n’était pas assez payant…

Un biographe peu connu rapporte un 3e hold-up au cours duquel l’assaillant lui aurait tiré dans le ventre…  la balle s’écrasa… il fût alors sauvé par un léger surplus de graisse.  Conduit à l’hôpital, le médecin lui prescrivit une diète sévère.  Il était trop gras.

Plusieurs témoins affirment que Padre Roger était aussi gratifié du phénomène de bilocation et même de multi location : on aurait senti sa présence en même temps au Guatemala, au Pérou, à Thedford Mines, à Rio-Dulce et à plusieurs autres endroits… Il aurait aussi connu le phénomène de lévitation, mais avec peu de succès.  Il ne levait pas haut… il était trop pesant…

Certains ont observé chez lui un autre phénomène qui s’apparente aux transes hypnotiques.  Il s’agit des transes kinésiques, aussi appelés « accolades chaleureuses » avec une autre personne.  Chez Padre Roger, ce phénomène se manifestait autant avec les hommes qu’avec les femmes, mais plus facilement avec les femmes.

En 2011, Padre Roger produisit un miracle sensationnel pour les coopérants du PBP 13, qui avaient manqué leur vol de liaison entre deux pays.  Au milieu de la nuit, il fit apparaitre un vieil avion militaire qui conduisit les passagers sains et saufs à Lima au Pérou.  Malheureusement, il oublia de faire disparaître la facture…

Mes frères, mes sœurs, ce ne sont là que quelques-uns des prodiges, des miracles, des exploits que réalisa notre saint homme et qui soulèvent aujourd’hui notre admiration et nos louanges.

À chacune des acclamations qui vont suivre, je vous invite donc à chanter le refrain suivant : Juste assez mais pas trop.

  1. Détaché des biens de la terre… Juste assez mais pas trop.
  2. Fuyant les occasions de péchés… Juste assez mais pas trop.
  3. Soumis et obéissant envers l’autorité… Juste assez mais pas trop.
  4. Donnant toujours le bon exemple… Juste assez mais pas trop.
  5. Humble et modeste dans ses projets… Juste assez mais pas trop.
  6. Porté à consulter et à écouter… Juste assez mais pas trop
  7. Prudent et modéré dans ses entreprises… Juste assez mais pas trop
  8. Souple et conciliant avec ses collaborateurs… Juste assez mais pas trop.

Nous allons maintenant adresser une ardente prière à notre saint héros le suppliant de répondre à nos demandes.

Vous reprendrez après moi l’invocation chantée : Padre Roger procure-nous :

  1. D’autres expériences de vie communautaire…
  2. D’autres expériences de simplicité volontaire…
  3. D’autres expériences de sueurs, de fatigue et d’épuisement…
  4. D’autres expériences de partage, d’amitié et de joie….
  5. D’autres expériences de retour à l’essentiel…
  6. D’autres expériences qui nous font rire et pleurer…
  7. D’autres expériences nourrissantes pour le cœur et pour l’âme…

Le Seigneur soit avec vous. Et avec votre esprit. Prions le Seigneur,

Roger nous te rendons grâce pour toutes les bonnes choses que tu nous as fait vivre au cours de ces années.  Et nous te remercions d’être sur notre chemin.  Nous demandons au Seigneur de bénir tous tes projets et de faire fructifier ce que nous faisons avec toi, comme toi et grâce à toi… Amen

Gilles David, le 03 juin 2012

(Traitement de texte sur ordinateur : Colette Leclerc)

 

Lettre d'un participant, le 22 février 2011

San Ramon, Pérou

Bonsoir Rachel,

Comment ça va toi? Tu me replaces? C’est moi Gilles… Gilles David, ton mari!...  Bon!... J’espère que tu vas bien et tout se déroule sur des roulettes… ou glisse comme sur des skis… pour toi!

Moi, ça va pas pire!  Depuis la dernière fois que je t’ai parlé, je te dis qu’on en a fait du chemin; entre le 28 janvier et le 6 février on a traversé le Pérou d’un bord à l’autre 3 ou 4 fois.  On a vu des attractions extraordinaires, entre autres, les villes de Cusco qui était le cœur de l’ancien empire Incas avant que les Espagnols ne le démantèle à partir des années 1530; le lac Titicaca; les îles flottantes d’Ouros, une cinquantaine îles sur lesquelles vit tout un peuple autochtone (un détail curieux, ils doivent prendre la chaloupe pour aller aux toilettes situées sur une île voisine, ça serait tout un problème pour moi); les rochers de sel, en pleine mer; surtout, les lilas Ballestas un repère faunique extraordinaire en pleine mer; pour avoir  une idée, figure toi le Rocher Percé et l’Île Bonaventure cent fois plus gros… et j’ai oublié le Vallée Sacrée des Incas qu’on longe pendant plus de 100  kilomètres avant d’arriver à l’ancienne Cité Royale du Machu Pichu, attraction vedette du voyage… je te raconterai, photos à l’appui…

Tous les matins, on se levait à 5:30 heures, parfois 5:45 heures quand on faisait la grasse matinée… C’était rendu que je dormais plus longtemps dans l’autobus que dans un lit.

Nous voilà à San Ramon, au Pérou depuis dimanche soir le 6 février 2011; une petite ville perdue dans la Cordillère des Andes.  On demeure dans un condotel 5 étoiles à l’extérieur, à l’intérieur ça dépend des goûts… Les habitations sont petites mais suffisamment grandes pour des personnes qui font diète… et suffisamment hautes pour y construire une mezzanine.

Dans chaque condotel, il y a deux lits superposés qui sont suffisamment confortables pour les groupes de jeunes qui viennent faire du bénévolat ici.  Les oreillers sont minces et moelleux, mais plus minces que moelleux.  On peut s’en servir soit pour y déposer notre tête la nuit, soit pour remplir le trou au milieu du matelas.

Tout au long du condotel, il y a une très longue galerie par environ 4 pieds de large, où sont enlignées, côte à côte, des chaises blanches de patio.  On peut ainsi facilement parler à notre voisin de gauche ou de droite.  Si cependant quelqu’un doit circuler sur la galerie, il faut se redresser, envoyer nos pieds sous la chaise et retenir notre souffle…  Quand toute les chaises sont occupé, ça donne un beau coup d’œil, vu d’en bas… on peut aussi se servir de notre oreiller comme coussin; mais les gens n’aiment pas ça car les oreillers sont plus minces que moelleux. 

Au bout de la galerie, il y a les lavabos, douches et toilettes.  C’est propre, spacieux et bien entretenu.  Cependant, l’eau chaude est rare et quand on en a, on préfère la garder pour se faire du thé ou des tisanes…  Question sanitaire, comme on doit ménager l’eau, il faut tenir compte de la couleur et de la densité et s’en tenir à la règle du « common law britannique » : « If it’s yellow, let it smellow; if it’s brown,  flush it down. »

Pour le lavage de la vaisselle, si j’ai bien compris, on procède en trois opérations :

            On commence d’abord par essuyer notre vaisselle avec notre napperon… Quand elle est propre et reluisante, on la plonge dans un bassin contenant une eau grasse, blanchâtre et très forte en pesticides.  C’est pour lui faire subir un test de résistance : si la vaisselle perd sa couleur ou sa forme, on la jette à la poubelle.  Sinon, on la rince successivement dans un bassin d’eau javellisée puis dans un bassin d’eau minéralisée… En fin, la troisième et dernière opération consiste à essuyer notre vaisselle, ou ce qu’il en reste avec un linge mouillée.

Pour le lavage de notre linge : c’est comme un jeu de société : on apporte au lavoir notre linge sale.  Quelqu’un le lave et l’étend; finalement chacun(e) récupère lui-même ses vêtements éparpillés ici et là… j’ai perdu quelques morceaux mais dans l’ensemble je suis regagnant, j’ai perdu mes débarbouillettes mais j’ai gagné des bobettes.  J’en ai profité pour renouveler mon stock de bobettes…  Ne sois pas surprise quand tu feras mon lavage si tu trouves quelques bobettes de femmes et un soutien-gorge.  Il fallait faire vite, j’ai pu me tromper.  Si tu ne les gardes pas, porte les à la friperie au village ou bien, tu les apporteras aux retrouvailles au début de juin.

Pour la cuisine : tu te rappelles dans ma dernière lettre, je t’ai parlé de  la cuisine que j’avais réorganisée à Itacurubi, au Paraguay.  Ça continu de bien aller!  On mange très bien.  On a dans notre groupe quelques diététistes qui ont le don de faire faire aux aide-cuisinières des salades extraordinaires. Je leur ai offert ma disponibilité mais elles n’ont manifesté aucun enthousiasme.  Suivant tes conseils, j’aurais voulu leur faire quelques suggestions, corriger quelques anomalies, quelques incongruités… par exemples, je trouve qu’elles mêlent trop les affaires : les légumineuses avec les agrumes et les pâtes… l’autre soir, elles nous ont servi des lentilles avec du concombre… ça manque aussi d’assaisonnement… Mais surtout, il y a trop de fruits et pas assez de crème glacée…

Question santé : l’infirmière-chef, celle qui m’a sauvé la vie quand j’ai failli me couper deux doigts à Itacurubi, continue de s’occuper de nous, de moi en particulier, car c’est une femme qui sait reconnaître la valeur d’un homme.  Samedi passé, le 19 février 2011, j’ai été malade une partie de la nuit, probablement une conséquence des incongruités alimentaires dont je te parle plus haut.  Elle m’a soigné.  Elle m’a répété à 3 ou 4 reprises de ne pas m’en faire, que ça finirait par se passer.  Elle avait raison.  Ça m’a fait du bien.

Question travail : on m’a affecté à l’aide humanitaire auprès des coopérants du groupe.  Je construis des meubles qui leur manquent.  Ça me permet de prendre conscience à quel point les riches ont aussi des besoins qu’il ne faut pas négliger… Je travaille avec un couple sympathique dont la dynamique conjugale ressemble à la nôtre : ils discutent beaucoup ou mieux, ils s’obstinent beaucoup.  Mais, ils appliquent une règle de conduite simple et efficace pour solutionner leurs divergences : chacun a raison à tour de rôle.  N’est-ce pas extraordinaire, pas de perdants, que des gagnants!... Mais à bien y penser, il me semble que son tour à elle revient plus souvent…

Je pourrais te parler longuement encore de différents aspects de la vie ici, par exemples :

  • Mon ami « mucho color » du Paraguay, celui qui m’appelait « El Gordo » et que j’appelais affectueusement « El Gueurlo »…
  • Les 3 « numéros » sympathiques et verbomoteurs (une femme et 2 hommes) avec qui je partage une chambre depuis 30 jours : ils parlent, ils parlent, ils parlent, mais ils n’ont encore rien dit… j’espère toujours… ça me permet de pratiquer la tolérance, l’abnégation et la maîtrise de soi.  Je te dis qu’on les pratique ces 3 vertus… Ça te ferait du bien d’être ici… et de voir comment je m’améliore.
  • À bien y penser, ce dont je te parlais plus haut au sujet du couple, je pense que son tour à elle revient plus souvent.  Lui, il pratique surtout les 3 vertus… comme plusieurs autres hommes d’ailleurs.
  • Je pourrais aussi te parler de Roger que tu connais… Tu te rappelles au Guatémala, il se promenait à la journée longue en vannette; il n’avait pas le temps de travailler.  Ici, il travaille comme nous… moins longtemps et moins souvent que nous, mais il travaille.  N’empêche que ce diable d’homme réussit à regrouper quelques 800 québécois autour des projets d’aide humanitaire qu’il a initiés.  Je t’en reparlerai.  C’est extraordinaire!

Sur ce, je te laisse le bonsoir et je te prie d’agréer l’expression de mes sentiments distingués. Affectueusement, Gilles David

 

Lettre d'un participant, le 24 janvier 2011

Itacurubi, Paraguay

Bonsoir Madame Guay,

La dernière fois que je t’ai écrit du Guatemala, j’avais commencé ma lettre en te disant: “Bonsoir mon Amour!”  À mon retour au Québec, tu m’avais dit avoir pensé que je m’étais trompé de destinataire, vu qu’à la maison, je t’appelle toujours par ton prénom.  Alors, ce soir, pour que tu sois certaine que je m’adresse à toi, je t’appelle par ton nom de famille. 

J’espère que tu vas bien et que mon voyage te plaît et permet de te reposer.  De mon côté, je fais un très beau voyage, bien que ce soit un gros sacrifice de quitter mon confort pendant sept semaines.  Je me dis que c’est important qu’un de nous deux fasse ainsi des sacrifices pour la santé et l’équilibre de notre couple et je suis content de le faire.  Mais je trouve que mon tour revient souvent.

Après toutes les péripéties que j’ai vécues au Québec, dû à l’égarement  de mon passeport, le voyage en avion s’est bien déroulé, même si cela a duré 28 heures.  À mon arrivée à Rio de Janeiro, le mercredi 13 janvier, vers 17 :30 heures, j’aurais filé pour me reposer 15-20 minutes mais Roger m’attendait déjà à l’aéroport.  La course à pied a tout de suite commencé.  Roger me dit : « Dépêche-toi, il nous reste une heure pour monter au Corcovado ».  C’est une petite montagne au sommet de laquelle se trouve l’immense statue du Christ-Rédempteur qui domine la ville et la baie de Rio.  C’est très beau et  très impressionnant.  Roger me dit : « Il faut trainer les valises en haut, comme tu dois être fatigué du voyage, je prends la plus pesante et tu prends l’autre. »  Il a donc pris ma valise sur roulettes pendant que je m’éreintais avec l’autre.

Dans le train électrique qui nous amène en haut, deux jeunes nous ont cédé leurs places.  Roger me dit : « C’est à cause de toi, ça ne m’arrive jamais quand je suis seul.  Ils ont beaucoup de respect pour les vieux »

À Rio, j’ai manqué le « Pain de sucre », mais je me suis repris sur la crème glacée en soirée.  J’ai aussi manqué le « Tour de ville », la cathédrale ultra moderne et surtout la célèbre plage de Copacabana et ses célèbres baigneuses.  C’est important à mon âge de faire de l’exercice, notamment de l’aqua-forme.  Mais heureusement, je n’ai pas manqué les célèbres chutes d’Iguazu dont la visite nous a occupés pendant deux jours.  Quelles merveilles!  Le temps passe vite et nous voici rendus au Paraguay, dans la petite ville d’Itacurubi où nous séjournerons deux semaines pour travailler.

À notre arrivée, Roger m’assigne une place dans le dortoir, seul homme avec neuf femmes.  Sur le coup, j’ai pensé que Roger surévaluait mes capacités… la surveillance, la protection et l’encadrement de « tant de créatures lâchées « lousses » dans la nature »… J’ai pensé qu’il me confiait la mission de faire régner l’ordre, la discipline et le silence dans le dortoir.  Tu devines que j’étais stressé, car à la maison, même si tu es seule, j’ai de la misère à prendre la parole et à avoir le dernier mot… ce à quoi j’arrive habituellement une fois que tu es sortie de la maison.  Alors, comment faire ici?  Par instinct de survie, j’ai pris un lit le plus près possible de la porte.  Quelques heures plus tard, Roger m’a offert une autre chambre; il  y avait eu une erreur. Mes compagnes m’ont alors dit leur déception que je les quitte.

Mercredi et jeudi, 19 et 20 janvier, on m’a pressé de travailler à la cuisine.  J’ai hésité beaucoup me rappelant la sévère chute de pression que j’avais eue au Guaté en 2009 et qui avait nécessité que je sois alité jusqu’au souper.  Finalement, j’ai accepté pour rendre service.  Heureusement que j’ai accepté car, il fallait réformer ce chantier.  J’ai vite fait de constater qu’on n’y avait aucune notion de planification stratégique, de rationalisation intégrée des objectifs, de gestion participative, d’évaluation par les résultats, ni de compétence transversale.  En l’espace de deux heures, j’ai donc organisé ce chantier.  J’ai aussi introduit le syndicat et amélioré  les conditions de travail et les privilèges marginaux; entre autres, j’ai négocié les mêmes conditions de travail que les autres chantiers, à savoir une pause de 15 minutes à toutes les demi-heures.  Le seul problème que je n’ai pas réussi à régler, c’est le même qu’à la maison, je n’ai pas réussi à obtenir le silence au travail.

C’est risqué et dangereux de travailler à la cuisine.  On est conseillé par des gens qui font bien leur possible mais… par exemple,  l’aide-cuisinière qui m’a montré à couper les légumes avait appris comment faire en regardant Sœur Angèle et en lisant une couple de recettes de Ricardo.  J’aurais pu me couper sévèrement les doigts.  Alors, par précaution et par prévention, je me suis fait faire un pansement avant que ça arrive.  Plusieurs collègues m’ont accusé de falsification, mais l’infirmière-chef m’a félicité pour mon initiative et m’a louangé pour mon sens des responsabilités.

Quatre chantiers nous attendent chaque jour.  Pour ma part, je travaille avec deux paraguayens et sept ou huit coopérants de notre groupe (4 hommes, 4 femmes) à la construction d’une petite maison d’environ 12 X 15 pieds, pour une jeune femme de 26 ans et ses deux enfants mésadaptés physiques et mantaux.  Elle a aussi d’autres enfants.   Elle vit chez sa mère qui a elle-même une dizaine d’enfants âgés entre 10 et 35 ans environ.  Parmi tout ce monde-là, une douzaine d’entre eux dorment dans une espèce de mansarde plus petite que notre cabane à sucre.  C’est évident qu’on a affaire à des pauvres gens démunis, carencés, des laissés pour compte de notre société.  Des gens refermés sur eux mêmes, sans ressources, sans avenir, sans espoir de s’en sortir.  Des gens peu agréables et peu gratifiants à aimer qu’on réussit tout au plus à prendre en pitié.

Et pourtant, quand on arrive le matin à 7  heures, la « madame » est déjà là, dans la cour, pour nous accueillir, pour nous approcher des chaises, pour parler avec nous, via notre interprète Marie-Andrée.  Avec le temps, on a réussi à apprivoiser 5-6 des enfants et même quelques adolescentes qui viennent nous donner un coup de main pendants quelques minutes.  Aussi important que la maison qu’on construit, je pense qu’on redonne à ces gens le sentiment d’être accepté par nous, de faire partie de la « gang humaine », qu’on leur donne l’occasion de sortir de leur ghetto, de leur exclusion sociale, qu’on leur donne le sentiment d’être importants et utiles : le plaisir de participer, de faire quelque chose avec nous.  À bien y penser, je crois qu’on leur apporte quelque chose : de la patience, de la compréhension, du non-jugement, de l’espoir.  Je te quitte là-dessus, il se fait tard, je te reviendrai avec d’autres nouvelles.

Bonsoir, je t’embrasse fort. 

À bientôt.

Veillez agréer chère Madame, l’expression de mes sentiments distingués,

Gilles David

(Traitement de texte sur ordinateur : Colette Leclerc)

 

 

          Logo Maya Québec    Un atelier coopératif de couture au Guatemala  

  

L'atelier coopératif de couture MayaQuébec a vu le jour en 2004 grâce à la collaboration de nombreux bénévoles de Casira. Le projet a été développé pour apporter un soutien à des femmes d’un quartier très défavorisé de la capitale. Pendant 12 ans, les couturières ont pu occuper un local d’une école construite par les participants d’Amistad Guatemala. Au cours de ces années, plus d’une centaine de femmes y ont reçu une formation en couture et ont confectionné divers produits pour répondre en priorité aux besoins de la population guatémaltèque dont des uniformes scolaires pour les élèves des écoles les plus pauvres. Ces femmes ont aussi bénéficié de conférences et causeries pour les soutenir dans leur vie personnelle et familiale. Un programme de bourses d’études a permis à ces femmes et à tous leurs enfants de poursuivre leurs études aussi loin qu’ils le souhaitaient.

À l’automne 2016, après 12 ans d’activités de soutien à ce projet, nous avons dû apporter certains changements. En effet, nous avons trouvé trois organisations guatémaltèques qui prendront la relève pour offrir des activités de couture dans divers quartiers défavorisés de la capitale. Tout le matériel qui avait été gracieusement offert par des Québécois et apporté dans les conteneurs de Casira  au cours des ans a été redistribué. Il nous fait plaisir de vous présenter ces trois organismes qui assureront la relève du projet.

Safe Passage (www.safepassage.org) et son programme destiné aux femmes, Creamos futuros (www.creamosfuturos.com), initiera en 2017 un atelier de couture dans un local tout neuf afin d’offrir cette opportunité à des femmes vivant dans une situation d’extrême pauvreté près du dépotoir municipal.

    Le projet pour femmes Creamos Futuros de Safe Passage y installera bientôt un atelier de couture.

Procedi, (www.procedi.de), une école qui accueille 70 enfants de niveau primaire provenant des familles les plus défavorisées du quartier, pourra maintenant offrir aux mamans des cours de couture les samedis. Le matériel est déjà installé dans une classe et ce sont les couturières de MayaQuébec qui sont en charge de ces ateliers où elles pourront transmettre ce qu’elles ont appris.

   À l'école Procedi, les couturières de MayaQuébec sont déjà à l'oeuvre pour donner au suivant.

L’Association des veuves des pilotes d’autobus (AVITRANSP Viudas de pilotos de Transporte Publico de Guatemala) est une association qui offre son soutien à des mères de famille qui se retrouvent subitement sans ressources suite au décès de leur mari. L’association leur offre l’accès à diverses formations, entre autres à des cours de couture. Le matériel est en place et les couturières de MayaQuébec partagent leurs connaissances en couture avec les veuves dans des ateliers de confection.

   L'Association des veuves est heureuse de pouvoir offrir une formation en couture à ses membres.

Nous sommes très heureux de pouvoir ainsi appuyer des organisations gérées par des Guatémaltèques qui poursuivent des objectifs similaires aux nôtres. Et nous sommes particulièrement fiers de constater que nos couturières, elles-mêmes issues de milieu très défavorisé, peuvent aujourd’hui transmettre à leurs compatriotes ce qu’elles ont appris au cours des ans.         

Nous voulons remercier tous les Québécois qui ont cru à ce projet d’aide à des femmes et qui l’ont appuyé au cours de ces douze dernières années. Un merci tout spécial à tous les donateurs de bourses d’études qui ont contribué à améliorer le niveau de scolarité d’une centaine d’enfants depuis les débuts de notre programme.

Et, bien sûr, merci à Casira qui nous a toujours appuyés dans notre projet et qui nous a permis d’enrichir notre retraite par la découverte de la coopération dans un pays en développement.

Pour mieux connaître ce projet, nous vous invitons à regarder le documentaire Rêves et espoir que nous vous présentons ici-bas. Nous l’avons réalisé afin de donner la parole à ces femmes guatémaltèques qui ont été pour nous une source d’inspiration tout au long de ces années de travail bénévole au Guatemala.

Francine Marceau et Jacques Bisson

Janvier 2017

 

Découvrez le documentaire Rêves et espoir                

 

Il  nous fait plaisir de vous présenter aujourd’hui le documentaire Rêves et espoir. Vous y découvrirez les témoignages de dix couturières de l’atelier coopératif de couture MayaQuébec avec qui nous avons travaillé au Guatemala pendant une douzaine d’années. Elles vous parlent de leurs joies et de leurs peines, de leurs épreuves mais aussi de leurs rêves et de leurs espoirs.

Cette idée de recueillir les témoignages des couturières nous est venue en parcourant le site Web 7 milliards d’Autres. Nous inspirant de leur modèle d’entrevues, nous avons posé à toutes les femmes les mêmes questions : qu’est-ce qui vous rend heureuse? qu’avez-vous appris de vos parents? qu’aimeriez-vous transmettre à vos enfants? quelle est votre plus grande peur? votre plus grand rêve?… des questions que nous pourrions tous nous poser, n’est-ce pas? Des questions auxquelles ces femmes ont répondu avec une grande franchise. En les écoutant, vous découvrirez leur réalité et leurs aspirations.

Nous avons aussi voulu savoir si le fait de se retrouver réunies dans un atelier de couture avait apporté certains changements dans leur vie personnelle et dans leur famille. Elles en parlent plus particulièrement dans les volumes 4 et 5.

Nous vous invitons donc à parcourir les 5 vidéos que nous avons regroupées sur le site Web suivant: www.desrevespourtous.wixsite.com/revesetespoir

Le visionnement du documentaire complet dure environ deux heures trente. Nous avons pensé le présenter en 5 volumes d’une demi-heure que vous pourrez regarder à votre rythme. Et si vous pensez que ce documentaire pourrait intéresser d’autres personnes, groupes ou associations, il nous fera plaisir d’apprendre que vous l’avez partagé.

Nous voulons remercier de façon particulière madame Johanne Dion, bénévole de Casira, qui a généreusement accepté de réaliser le montage de ce documentaire.

Bon visionnement!

Si cette incursion dans la vie de quelques femmes guatémaltèques vous inspire des commentaires, vous pouvez nous les faire parvenir à :  

desrevespourtous@gmail.com  ou  explorateurs@hotmail.com

Francine Marceau et Jacques Bisson